Métrique riemannienne

En géométrie différentielle, les métriques riemanniennes sont la notion de base de la géométrie riemannienne. La première introduction a été donnée par Bernhard Riemann en 1854. Cependant, son article sur le sujet a été publié après sa mort, en 1868. La même année, Hermann von Helmholtz publie des résultats analogues.

Les métriques riemanniennes sont des familles différentiables de formes quadratiques définies positives.

Définitions

  • Sur un fibré vectoriel E→M, une métrique riemannienne g est la donnée d'un produit scalaire gx sur chaque fibre Ex qui dépend de manière lisse du point de base x variant dans M. Plus formellement, x↦gx est une section en tout point définie positive du fibré vectoriel S2E→M des formes bilinéaires symétriques. On dit que la donnée (E,g) est un fibré riemannien.
Pour deux fibrés riemanniens (E,g) et (F,g' ) sur M, un morphisme de fibrés riemanniens f:(E,g)→(E,g' ) est un morphisme de fibrés vectoriels f:E→E' tel que, pour tout point x de M, l'application linéaire fx:Ex→Fx est une isométrie linéaire, c'est-à-dire :
v , w E x , g x ( f x ( v ) , f x ( w ) ) = g x ( v , w ) . {\displaystyle \forall v,w\in E_{x},\quad g'_{x}(f_{x}(v),f_{x}(w))=g_{x}(v,w).}
  • Si M est une variété différentielle, une métrique riemannienne sur M est simplement une métrique riemannienne sur son fibré tangent. La donnée (M,g) est une variété riemannienne.
Étant données deux variétés riemanniennes (M,g) et (N,g' ), une isométrie F:(M,g)→(N,g' ) est une application différentiable F:M→N telle que l'application tangente dF:(TM,g)→(TN,g' ) est un morphisme de fibrés riemanniens. Cette dernière condition se réécrit : F*g'=g.

Exemples

  • Tout produit scalaire , {\displaystyle \langle \,,\,\rangle } sur ℝn induit sur tout fibré vectoriel trivial M×ℝn→M une métrique riemannienne : g x ( ( x , v ) , ( x , w ) ) = v , w {\displaystyle g_{x}((x,v),(x,w))=\langle v,w\rangle } .
  • Soient g une métrique riemannienne sur E→M et P une variété. Pour une fonction différentiable ψ:P→M, il existe sur le fibré vectoriel tiré en arrière ψ*E→P une unique métrique riemannienne ψ*g telle que le morphisme naturel ψ*E→E soit un isomorphisme de fibrés riemanniens.
  • Si g est une métrique riemannienne sur E→M, alors, par restriction, g définit une métrique riemannienne sur tout sous-fibré vectoriel de E.
  • La limite de la métrique de Minkowski d s 2 = c 2 d t 2 d x 2 d y 2 d z 2 {\displaystyle {\rm {d}}s^{2}=c^{2}{\rm {d}}t^{2}-{\rm {d}}x^{2}-{\rm {d}}y^{2}-{\rm {d}}z^{2}} quand c tend vers l'infini est une métrique de fibré. Le temps devient absolu et l'espace-temps se fibre dessus, on retrouve la transformation de Galilée. A deux instants différents la métrique est la différence des temps. Au même instant, dans une fibre d'espace isomorphe à R 3 {\displaystyle \mathbb {R} ^{3}} , la métrique est le produit scalaire usuel.

Existence

  • Sur tout fibré vectoriel de base paracompacte, il existe une métrique riemannienne.
Démonstrations
  • Preuve via une partition de l'unité.

Pour tout ouvert U suffisamment petit de M, le fibré vectoriel π-1(U)→U est trivialisable. Or, par ci-dessus, tout fibré vectoriel trivialisable admet une métrique riemannienne. Donc, il existe une métrique riemannienne gU sur π-1(U).

En utilisant la paracompacité de M, il existe un recouvrement dénombrable (Un)n∈ℕ de M tel que, pour tout entier n, il existe une métrique riemannienne gn sur le fibré vectoriel π-1(Un)→Un. Soit (ϕn)n∈ℕ une partition de l'unité subordonnée à (Un)n∈ℕ. L'application x↦ϕn(x)gn(x) est une section globale de S2π-1(Un)→Un nulle au voisinage de la frontière ∂Un. Elle se prolonge par 0 {\displaystyle 0} en une section globale de S2E→M, abusivement notée x↦ϕn(x)gn(x).

On pose alors :
g = n N ϕ n g n : x n N ϕ n ( x ) g n ( x ) {\displaystyle g=\sum _{n\in \mathbb {N} }\phi _{n}g_{n}:x\mapsto \sum _{n\in \mathbb {N} }\phi _{n}(x)g_{n}(x)} .
C'est une section de S2E→M, et elle bien définie positive en tout point x {\displaystyle x} de M : si x {\displaystyle x} appartient à l'intérieur du support de ϕ n {\displaystyle \phi _{n}} , et pour tout vecteur non nul v {\displaystyle v} de E x {\displaystyle E_{x}} ,
g ( v , v ) ϕ n ( x ) g x n ( v , v ) > 0 {\displaystyle g(v,v)\geq \phi _{n}(x)g_{x}^{n}(v,v)>0} .
  • Preuve via un plongement.

Il existe un fibré vectoriel F→M tel que EF→M soit trivialisable. On utilise à ce niveau la paracompacité de M. Il existe donc une métrique riemannienne sur EF→M qui se restreint en une métrique riemannienne sur E→M.

Bien que plus court en apparence, ce second argument dissimule la difficulté dans l'existence de F {\displaystyle F} . Cette existence fait aussi appel à un argument de partition de l'unité.

En particulier :

  • Sur toute variété différentielle paracompacte, il existe une métrique riemannienne.

Voir aussi

  • icône décorative Portail de la géométrie