Bernard Destremau

Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voir Destremau.

Bernard Destremau
Illustration.
Bernard Destremau en 1951.
Fonctions
Député français

(1 an, 4 mois et 18 jours)
Élection
Circonscription 5e des Yvelines
Législature VIe (Cinquième République)
Groupe politique UDF
Prédécesseur Jean Riquin
Successeur Étienne Pinte

(7 ans, 3 mois et 5 jours)
Élection 12 mars 1967
Réélection 30 juin 1968
11 mars 1973
Circonscription 5e des Yvelines
Législature IIIe, IVe et Ve (Cinquième République)
Groupe politique RI
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Jean Riquin
Secrétaire d’État aux Affaires étrangères

(2 ans et 2 mois)
Gouvernement Chirac I
Prédécesseur Jean de Lipkowski
Successeur Jean François-Poncet
Biographie
Nom de naissance Bernard Jean Yves Destremau
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 16e (France)
Date de décès (à 85 ans)
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (France)
Sépulture Cimetière de l'Ouest
Nationalité Française
Parti politique RI
Père Félix Destremau
Profession Sportif
modifier Consultez la documentation du modèle

Bernard Jean Yves Destremau, né le à Paris 16e et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un joueur de tennis, diplomate et un homme politique français, député puis secrétaire d'État.

Biographie

Origines familiales

Article connexe : Famille Destremau.

Dernier enfant du général Félix Destremau et de Renée Malinet, il passe son enfance à Colmar, à Lyon (où son père commande la place militaire) et à Paris. La famille de sa mère possède une exploitation d'oliviers en Tunisie (Sfax).

Études et victoire à Roland-Garros

Doué pour le tennis qu'il pratique d'abord en famille puis au Tennis Park de Lyon, il rejoint le Racing Club de France en 1930. De 1931 à 1936, il traverse le classement français, gagne le championnat de France juniors en 1934 et 1935, entre en première série à 17 ans et devient no 1 en décembre 1936 à 19 ans. Cette année-là, il est sélectionné pour ses premiers matchs de Coupe Davis contre la Chine, les Pays-Bas et la Yougoslavie. Champion du monde universitaire et demi-finaliste des Internationaux de Roland Garros en 1937 (battu par le vainqueur Henner Henkel), quart de finaliste en 1938 (battu par le vainqueur Donald Budge), il remporte cette année-là le double avec Yvon Petra en battant la meilleure paire mondiale Budge-Mako.

Diplômé d'HEC en 1939, la déclaration de guerre le trouve aux États-Unis où il vient de disputer son troisième Forest-Hills. Il rentre en France pour être incorporé dans la cavalerie, d'abord comme élève-officier à Rambouillet (en compagnie de Maurice Druon et de Gabriel Kaspereit) puis comme aspirant. Versé dans la cavalerie mécanisée il commande un peloton moto pour quelques missions de liaison et de protection. Démobilisé en 1940 à Montauban, il s'inscrit à l'École libre des sciences politiques (diplômé section générale 1942), et poursuit parallèlement sa carrière sportive en remportant en 1941 et 1942 le Tournoi de France à Roland-Garros. Il séjourne alors en Tunisie, participe à la tournée Borotra en Afrique du Nord et est autorisé à disputer quelques rencontres sportives en Espagne et au Portugal avant de rentrer en France en zone occupée.

En février 1943, après deux échecs avec des réseaux infiltrés, il passe clandestinement en Espagne par le Pays basque, franchissant la Bidassoa par la filière du « Réseau Margot », organisé et guidé par Marguerite « Margot » de Gramont, future Mme de Gunzburg. Il est appréhendé et mis en résidence surveillée à Madrid puis rejoint le Maroc et l'Algérie. Il est incorporé comme sous-lieutenant dans un régiment de chars, le 5e régiment de chasseurs d'Afrique reconstitué après des pertes subies dans la campagne de Tunisie. Il est convoqué pour témoigner à Alger au procès de Pierre Pucheu qu'il avait rencontré à Madrid et avec qui il avait eu de longs échanges.

Sous-lieutenant d'un peloton de cinq chars légers (char M2 américain), son unité n'est pas engagée en Italie. Il participe au débarquement de Provence avec l'Armée de Lattre et son peloton, étant un des premiers débarqués, est engagé en pointe dans les combats autour de La Farlède, La Valette-du-Var et Toulon sous les ordres du capitaine Hubert de Seguins-Pazzis et du commandant Grout de Beaufort. Son unité essuie de lourdes pertes mais poursuit l'avance alliée vers la Bourgogne et la Franche-Comté. Blessé trois fois dont une fois par balle dans le dos d'un tir de sniper, il est soigné et reçoit la Légion d'honneur des mains du général de Lattre à Dijon en 1944. Son peloton, employé en missions de reconnaissance, subit encore des pertes dans le Doubs, en Alsace et en Forêt Noire. La campagne d'Allemagne s'achève à Constance à la frontière suisse, son unité recevant la distinction « Rhin et Danube ». Sa croix de guerre comporte cinq citations (dont trois à l'ordre de l'Armée).

Retour sur les courts

Démobilisé en novembre 1945, il reprend vite la raquette pour disputer des matchs de Coupe Davis, des rencontres internationales et des championnats nationaux. Longiligne (1,89 m pour 75 kg), doté d'un jeu plat classique, agressif et bon tacticien, il joue peu et remporte souvent ses matchs à l'arraché grâce à son énergie et son tempérament de battant. Vainqueur de champions étrangers tels que Punčec, Henkel, Austin, Riggs, Patty, Bromwich, Quist, Asboth, Trabert et Rosewall, il remporte le championnat national en 1951 et 1953 et sera classé six fois no 1 français sur l'ensemble de sa carrière. Très attaché à son club du Racing, il en sera vice-président pendant de nombreuses années. Il sera aussi capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis en 1954 et 1955, et président de l'International Lawn-Tennis Club de France (ILTCF).

Diplomatie et politique

Admis en 1945 dans le corps des secrétaires des Affaires étrangères, il entame une carrière diplomatique, qui le conduit successivement en Belgique (1949-1952), au Caire (1955-1956) pendant la crise de Suez, à New York, en Afrique du Sud (1959-1962), à Bruxelles (1964-1967) et en Argentine où il sera ambassadeur de France de 1978 à 1981. Le 29 décembre 1978, dans une note au Quai d'Orsay, il évoque des « camps de détention non enregistrés officiellement »[1].

En 1967, il entre en politique et se présente aux élections législatives à Versailles sous l'étiquette des Républicains indépendants dans une circonscription dont des ténors de la droite n'ont pas voulu à cause de la forte implantation d'un maire centriste, André Mignot. Il y est élu, puis sera réélu en 1968, 1973, ainsi qu'aux élections partielles de 1976[2].

Il échoue par deux fois aux élections municipales pour la mairie de Versailles. Européen convaincu, il est membre du Parlement européen et représentant de la France auprès de l'UEO. A l'Assemblée outre des fonctions de vice-président de la commission des Affaires étrangères, il est l'auteur de l'amendement autorisant la restitution des décorations aux officiers amnistiés à la suite des évènements d'Algérie, amendement voté contre l'avis des députés gaullistes.

Il est aussi l'auteur de la première proposition de loi sur les paris sportifs (appelés « concours de pronostics ») dont l'objectif est de dégager des ressources pour le financement du sport. Cette proposition sera retirée face à l'opposition de divers réseaux dont ceux des Courses et du PMU ainsi que de la Loterie Nationale, avant d'être réintroduite et de connaître le succès.

Proche de Valéry Giscard d'Estaing, il est nommé secrétaire d'État aux Affaires étrangères dans le premier gouvernement Chirac de 1974 à 1976, retrouve ensuite son siège de député, puis est battu en 1978 par Étienne Pinte.

Retraite

Après sa retraite, il se consacre à l'écriture d'ouvrages historiques (Weygand, De Lattre, Quai d'Orsay) ou autobiographiques (Le Cinquième Set, À chacun sa guerre). Eclectique, il écrit également sur le vin (Bacchus est-il Français ?) ainsi que de nombreux articles sur la politique, la diplomatie, la Défense et le sport. En 1995, il est élu membre de l'Institut, à l'Académie des sciences morales et politiques au fauteuil de Pierre-Olivier Lapie. En 2000, il crée un prix à son nom qui récompense chaque année un sportif de haut niveau qui poursuit avec succès des études supérieures[3].

Marié à Diane de Pracomtal et père de trois enfants, il décède le à l'Hopital Américain de Neuilly-sur-Seine à l'âge de 85 ans. Il est inhumé au cimetière ancien de Boulogne-Billancourt[4]. Son épouse décède en .

Décorations militaires

Palmarès (partiel)

Bernard Destremau
Nationalité Drapeau de la France France
Taille 1,89 m (6′ 2″)
Prise de raquette Droitier
Palmarès
Meilleurs résultats en Grand Chelem
Aust. R-G. Wim. US.
Simple - 1/2 1/8 1/8
Double V(1)
Mixte 1/4

modifierConsultez la documentation du modèle

Équipe de France de la Coupe Davis 1936. De gauche à droite : Destremau, Borotra, Brugnon, Boussus et Bernard.

Titre en simple messieurs

No Date Nom et lieu du tournoi Catégorie Surface Finaliste Score
1 22-09-1947  Coupe PoréeParis Terre (ext.) Philippe Washer 6-4, 6-2, 6-0

Finale en simple messieurs

No Date Nom et lieu du tournoi Catégorie Surface Vainqueur Score
1 1938  German International ChampionshipsHambourg NC Otto Szigeti 8-6, 6-8, 6-3, 6-3

Titre en double messieurs

No Date Nom et lieu du tournoi Catégorie Surface Partenaire Finalistes Score
1 02-06-1938  Internationaux de France
 Paris
G. Chelem Terre (ext.) Yvon Petra Donald Budge
Gene Mako
3-6, 6-3, 9-7, 6-1 Parcours

Publications

  • A chacun sa guerre 1984
  • Le Cinquième Set : du tennis à la diplomatie, 1930-1983 1986
  • Weygand 1989
  • Quai d'Orsay : derrière la façade 1994
  • Jean de Lattre de Tassigny 1999

Notes et références

  1. Philippe Broussard, La Disparue de San Juan, Stock,
  2. « Carrière politique », sur www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  3. « Le Prix Bernard Destremau, en souvenir du champion de Roland-Garros », sur www.canalacademie.com (consulté le )
  4. « Bernard Destremau (1917-2002) », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Denis Lalanne, Nos champions

Liens externes

  • Ressources relatives au sportVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • ATP
    • Coupe Davis
    • ITF
    • Tennis Abstract
  • Ressources relatives à la vie publiqueVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe
    • Base Sycomore
  • Ressource relative à la rechercheVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Académie des sciences morales et politiques
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Deutsche Biographie
    • Munzinger
    • Who's Who in France
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • Belgique
    • Pologne
    • Israël
    • NUKAT
    • WorldCat
v · m
Gouvernement Jacques Chirac I ()
Sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing
Intérieur
Michel Poniatowski, ministre d'État
Secrétaire d'État (6) : Pierre-Christian Taittinger (6)

Jacques Chirac
Premier ministre
(en 1980)
Justice, garde des sceaux
Jean Lecanuet puis ministre d'État (6)
Secrétaire d'État à la Condition pénitentiaire : Hélène Dorlhac
Défense
Jacques Soufflet (dém) (5) puis Yvon Bourges (5)
Secrétaire d'État (5) puis supprimé (8) : Marcel Bigeard (5) puis (dém) (8)
Réformes puis supprimé (1) Jean-Jacques Servan-Schreiber (dém) (1)
Affaires étrangères
Jean Sauvagnargues
Secrétaire d'État : Bernard Destremau
Secrétaire d'État (6) puis supprimé (7) : Jean François-Poncet (6) puis (dém) (7)
Économie et Finances
Jean-Pierre Fourcade
Secrétaire d'État au Budget : Christian Poncelet
Secrétaire d'État à la Consommation (6) : Christiane Scrivener (6)
Éducation
René Haby
Secrétaire d'État à l'Enseignement préscolaire puis supprimé (6) : Annie Lesur (dém) (6)
Coopération Pierre Abelin (dém) (6) puis Jean de Lipkowski (6)
Équipement
Robert Galley
Secrétaire d'État au Logement : Jacques Barrot
Agriculture
Christian Bonnet
Secrétaire d'État (5) : Jean-François Deniau (5) puis (dém) (6) puis Pierre Méhaignerie (6)
Secrétaire d'État aux Industries alimentaires (6) (double tutelle) : Jean Tiberi (6)
Qualité de la vie
André Jarrot (dém) (6) puis André Fosset (6)
Secrétaire d'État à l'Environnement : Gabriel Péronnet puis poste suspendu (4) puis Paul Granet (6)
Secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports : Pierre Mazeaud
Secrétaire d'État au Tourisme : Gérard Ducray (dém) (6) puis Jacques Médecin (6)
Travail
Michel Durafour
Secrétaire d'État aux Travailleurs immigrés : André Postel-Vinay (dém) (3) puis Paul Dijoud (3)
Secrétaire d'État à la Condition des travailleurs manuels (6) : Lionel Stoléru (6)
Santé
Simone Veil
Secrétaire d'État à l'Action sociale : René Lenoir
Industrie et Recherche
Michel d'Ornano
Secrétaire d'État aux Industries alimentaires (6) (double tutelle) : Jean Tiberi (6)
Commerce et Artisanat Vincent Ansquer
Anciens Combattants Secrétaire d'État : André Bord
Postes et Télécommunications Secrétaire d'État : Pierre Lelong (dém) (5) puis Aymar Achille-Fould (5) puis (dém) (6) puis Norbert Ségard (6)
Transports Secrétaire d'État : Marcel Cavaillé
Culture Secrétaire d'État : Michel Guy
Commerce extérieur Secrétaire d'État puis ministre (5) : Norbert Ségard puis Raymond Barre (6)
Universités Secrétaire d'État : Jean-Pierre Soisson puis Alice Saunier-Seïté (6)
Départements et Territoires d'outre-mer Secrétaire d'État : Olivier Stirn
Secrétaires d'État
auprès du Premier ministre
Secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement : René Tomasini
Secrétaire d'État à la Fonction publique : Roger Poudonson (dém) (4) puis Gabriel Péronnet (4)
Secrétaire d'État à la Formation professionnelle : Paul Granet puis Jean-Pierre Soisson (6)
Secrétaire d'État, porte-parole du Gouvernement : André Rossi
Secrétaire d'État à la Condition féminine (2) : Françoise Giroud (2)
  • Ordonnancement par ordre de préséance
  • (dém) Démission
  • (1) Remaniement du
  • (2) Remaniement du
  • (3) Remaniement du
  • (4) Remaniement du
  • (5) Remaniement du
  • (6) Remaniement du
  • (7) Ajustement du
  • (8) Ajustement du
( MESSMER III]) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (BARRE I )
  • icône décorative Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • icône décorative Portail du tennis
  • icône décorative Portail de la politique française