Abbaye Saint-Laumer de Blois

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L'abbaye royale Saint-Laumer de Blois ne doit pas être confondue avec l'abbatiale Saint-Laumer de Blois, ancienne église principale de l'abbaye mais actuelle église Saint-Nicolas du Foix ; ni avec l'abbaye Notre-Dame de Blois, basée à quelques centaines de mètres.

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Abbaye Saint-Laumer
L'église Saint-Nicolas, l'un des derniers vestiges matériels de l'abbaye Saint-Laumer à Blois.
Présentation
Type
abbaye
Destination initiale
Destination actuelle
église paroissiale et habitations
Fondation
Xe siècle (monastère)
25 avril 1138 (abbatiale)
Diocèse
Chartres (avant 1697)
Blois (1697–1792)
Dédicataire
Laumer de Corbion
Période
XIIe siècle • XVIIIe siècle
Consécration
25 mai 1186
Fermeture
vers 1792
Commanditaire
Religion
catholique
Ordre religieux
Propriétaire
Ville de Blois
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrite MH (1939, 1992)
Logo monument historique Classée MH (1967)
État de conservation
partiellement détruite
Logo du patrimoine mondial Patrimoine mondial
Désignation
Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes
Date d'entrée
2000
Identifiant
933
Localisation
Pays
Région
Département
Ville
Quartier
quartier du Foix
Coordonnées
47° 35′ 01″ N, 1° 19′ 54″ E
Carte

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L’ancienne abbaye bénédictine Saint-Laumer, écrit aussi Saint-Lomer, ou ancien hôtel-Dieu de Blois, est située sur le quai de l’abbé-Grégoire, à Blois, dans le Loir-et-Cher. Elle abrite aujourd’hui les locaux de la Direction départementale de l’Équipement.

Histoire

Antécédents

En 874, les moines bénédictins de Corbion arrivent à Blois pour fuir des raids normands ravageant le Perche, et rejoignent ainsi les moines du même ordre, alors établis à la chapelle Saint-Calais du château médiéval depuis 866[1], avec la bénédiction des comtes de Blois et rois des Francs[2]. Néanmoins, le vicomte Thibaud demanda en 924 le transfert des moines hors du château, et c'est ainsi que le roi Raoul leur concéda l'église Saint-Lubin, alors en contrebas du château, ainsi que les droits féodaux sur le faubourg du Foix voisin[3],[4],[5]. Un premier monastère semble avoir été construit dès cette période, leur permettant de privatiser l'ensemble du terrain entre l'église et la Loire[6].

Cependant, l'église Saint-Lubin est détruite en 1114 suite après un incendie, menant à la construction d'un complexe religieux : l'abbaye Saint-Laumer[7].

L'âge d'or des bénédictins à Blois

L’abbaye au XVIIe siècle, planche gravée du Monasticon Gallicanum.

Exemptés de toutes taxes royales, les moines furent les seuls habilités à gérer la fiscalité dans le faubourg, leur permettant de rassembler des fonds nécessaires à la construction d'un grand monastère à partir du XIIe siècle. Les travaux de l'abbatiale commencèrent ainsi le , soit 24 ans après l'incendie de l'église Saint-Lubin, avant que les reliques de Saint Laumer et de Saint Lubin n'y soient déposées le [7].

Au XIVe siècle, l’abbaye est fortifiée pour échapper aux ravages de la guerre de Cent Ans, et absorbe ainsi la paroisse de l'église Saint-Pierre du Foix, dissoute vers 1362[8]. L'abbaye n'en ressort finalement peu endommagée, mais finit ruinée au XVIe siècle par les guerres de religion et notamment par le sac de Blois par les Huguenots en 1568. La remise en état du bâtiment est dûe à l’œuvre des bénédictins réformés, dont les travaux continuent jusqu’au début du XVIIIe siècle.

Depuis la Révolution

Hôtel-Dieu de Blois
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
habitations
Fondation
vers 1792
Diocèse
Période
XIXe siècle • XXe siècle
Architecte
Construction
1845–1847
Ordre religieux
Propriétaire
Ville de Blois
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (1939, 1992)
Logo monument historique Classé MH (1967)
Localisation
Pays
Département
Commune
Quartier
quartier du Foix
Coordonnées
47° 35′ 01″ N, 1° 19′ 54″ E
Carte

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À la Révolution, l’abbaye est dissoute et ses bâtiments blésois sont transformés en hôtel-Dieu, ce qui le sauve en partie des destructions révolutionnaires. Seule l'église de l'ancienne abbaye conserve alors des fonctions religieuses, en adoptant le vocable de Saint-Nicolas en souvenir l'ancienne église Saint-Nicolas du Foix démantelée à cette même période.

Les dépendances de l'abbaye sont également saisies (voir liste des dépendances ci-dessous).

En 1845-1847, de nouveaux bâtiments, réalisés par les architectes Pinault puis Jules de la Morandière sont ajoutés à l’édifice.

L’ancienne abbaye bénéficie de multiples protections au titre des monuments historiques[9] : inscription en 1939 pour l’hôtel-Dieu, classement en 1967 pour les façades et toitures de divers bâtiments, sol de la cour et grille, inscription en 1992 pour le pavillon du corps de garde et grille de jardin.

Désaffecté au XXe siècle, l’hôtel-Dieu est alors reconverti en bureaux pour la Direction départementale de l’Équipement, et est occupée aujourd’hui par la Direction départementale des Territoires de Loir-et-Cher.

Relation avec les autres organisations religieuses de Blois

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Dès la constitution de l'abbaye de Bourg-Moyen et l'arrivée de celle de Pontlevoy par l'acquisition du prieuré Saint-Jean-en-Grève, survenues au cours du XIe siècle, une rivalité s'est créée entre les trois abbayes présentes à Blois[6].

Néanmoins, il est important de rappeler que les moines de Saint-Laumer ont trouvé refuge au IXe siècle au sein même du château de Blois, à la chapelle Saint-Calais. Même s'ils furent requis de s'établir dans le quartier du Foix, le fait qu'ils aient conservé leur juridiction sur la chapelle palatine (en plus des nombreuses dépendances qu'il leur a été offertes) prouve l'importance qu'ils représentaient pour les comtes de Blois puis les rois de France[6].

Architecture

Église

Bâtiments conventuels

À son apogée, l'abbaye comprenait deux cloîtres, dont le Grand Cloître, qui servait d'entrée pour les moines, disparu avant le XVIIe siècle[6].

En souvenir du sanctuaire mérovingien, une chapelle absidiale était dédiée à la Sainte-Vierge (ou Sainte Marie) et érigée sous le titre d'Annonciation ou de Bonne Nouvelle[6]. Son autel donnait sur les cloîtres.

Liste des dépendances de l'abbaye

Dans son ouvrage, Noël Mars fait l'inventaire des dépendances de l'abbaye Saint-Laumer de Blois[6].

Prieurés conventuels

Prieurés simples

Églises paroissiales

Chapelles

  • Chapelle Saint-Georges de la Forêt, à Blois

Seigneuries

Autres possessions

Liste des abbés

Entre l'arrivée de moines de Saint Laumer en 873 et la consécration officielle de l'abbaye à Blois en 1186, le représentant de ces moines adoptaient le titre d'abbé bien que l'accès à l'abbaye de Corbion leur soit impossible. Ils furent[6],[11] :

  • Simon, qui assista au transfert des reliques du saint à Blois en 873 (1er abbé),
  • Richer, signataire de l'achat du moulin de Véteuil en 1030,
  • Bernard, signataire de la charte fondatrice du prieuré Saint-Jean-en-Grève en 1087,
  • Godefroy Ier,
  • Maurice,
  • Rainauld,
  • Godefroy II,
  • Ernaud de Blois, possible neveu de Pierre de Blois,
  • Baudouin, formé à la chapelle Saint-Calais,
  • Hugues, qui assista en 1186 au transfert des reliques de Saint Laumer et de Saint Lubin vers la nouvelle abbaye de Blois,
  • Guérin Ier,
  • Rainauld II,
  • Laurent,
  • Milon,
  • Jean,
  • Guérin II,
  • Guillaume Ier (1280–c. 1302),
  • David (1302–1313),
  • Pierre (1313–1335),
  • Robert (1335–1348),
  • Guillaume II (1348–1349),
  • Philippe Chotard (1349–1367),
  • Guillaume III (1367–1399),
  • Jean Voisin (1399–1419),
  • Philippe de Prunelé (1419–1445),
  • Guillaume de Pressainville (1445–1447),
  • Jean Prunelé (1447–1467), neveu de Philippe,
  • Louis de Pot (1467–1505),
  • Adrien de Framezelles (1505–1510),
  • Philippe Hurault (1510–1512), fils de Raoul Ier de Cheverny,
  • Jacques Hurault de Cheverny (1512–1546) cousin du précédent et premier abbé commendataire,
  • Hippolyte d'Este (1546–1550) nommé par le roi François Ier après la mort du précédent[6],
  • François de Tournon (1550–1561), designé en 1550 par le précédent après sa resignation[6],
  • Charlotte de Beaune qui le racheta au début des guerres de Religions mais qui, en tant que femme, a fait signer en son nom trois personnes portant le titre d'abbé (réservé à cette époque aux hommes)[6] :
    • Laurent de Fises (1567–1572 et 1575–1593),
    • Luigi d'Este (1572–1575), abbé commendataire en son nom,
    • René Ragouneau (1593–1599),
    • Nicolas Petit (1599–1600),
  • Guillaume Fouquet de la Varenne (1607–1616) qui acheta l'abbaye à Charlotte de Beaune pour 1 000 écus,
  • Charles Miron (1616–1619), qui échangea l'évêché d'Angers avec le précédent,
  • François d'Escoubleau de Sourdis (1619–1629),
  • Louis François d'Escoubleau de Sourdis (1629–1654) cousin du précédent,
  • Blaise Le Ferron (1654–1658)
  • Charles-François de La Vieuville (1660–1676), avant d'être nommé évêque de Rennes en 1669,
  • Jacques-François Minot de Mérille (1676–1697), nommé par le roi après le décès du précédent abbé.

Lors de la création du diocèse de Blois et l'élévation de la cathédrale Saint-Louis, la charge d'abbé fut supprimée[11] ; un siècle avant la dissolution définitive de l'abbaye.

Moines et visiteurs célèbres

  • Dom Georges Viole (1598-1669), écrivain, premier prieur de la réforme de Saint-Maur de 1627 à 1629[12],
  • Dom Noël Mars (1612-1702), officier et historien au nom du roi, vers 1645.

Notes et références

  1. M.-Th. Picard-Schmitter, « Review of Le trésor de Saint-Calais, Étude historique et archéologique sur la découverte des reliques et du suaire de Carilephus », Revue Archéologique, vol. 46,‎ , p. 115–117 (ISSN 0035-0737, lire en ligne, consulté le )
  2. Louis de La Saussaye, Essai sur l'origine de la ville de Blois, et sur ses accroissements jusqu'au Xe siècle, , 68 p. (ISBN 978-2-014-50888-8, lire en ligne)
  3. (la) Chartularium Launomarense (charte de fondation de Saint-Laumer de Blois), 924 – citée et expliquée par Martin Bouquet, dans Recueil des historiens des Gaules et de la France – repris par Constant Leber, dans Collection des meilleurs dissertations, notices et traités particuliers relatifs à l'Histoire de France, tome 6, chez G.-A. Dentu, 1838, 511 p. (lire en ligne), pp.  138–140.
  4. (la) Chartularium Launomarense (charte de fondation de Saint-Laumer de Blois), 924 – reprise dans la Gallia Christiana, 1744, tome 8 (lire en ligne), col. 1351.
  5. Louis de la Saussaye, Histoire du Château de Blois, (lire en ligne), p. 53-56
  6. a b c d e f g h i j et k Noël Mars, Histoire du Royal Monastère de Saint-Lomer de Blois de l'Ordre de Saint-Benoît, recueillie fidèlement des vieilles chartes du même monastère, Manuscrit de la Bibliothèque publique de Blois, 1646, republié en 1869 textuellement avec notes, additions et tables d'Alexandre Dupré (lire en ligne)
  7. a et b Dr Frédéric Lesueur, « L'église abbatiale de Saint-Lomer de Blois », Bulletin Monumental, vol. 82, no 1,‎ , p. 36–65 (DOI 10.3406/bulmo.1923.11728, lire en ligne, consulté le )
  8. Annie Cosperec, « Blois, la Forme d'une ville » Accès libre, sur calameo.com, , p. 80
  9. Notice no PA00098334, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  10. Société archéologique et historique de l'Orléanais, Mémoires, (lire en ligne), p. 390
  11. a et b Alexandre Dupré, Notes et addition à l'Histoire du Royal Monastère de Saint-Lomer de Blois de Noël Mars, Manuscrit de la Bibliothèque publique de Blois, (lire en ligne), p. 29
  12. Collectif, Histoire littéraire de la Congrégation de Saint-Maur, Ordre de Saint-Benoît..., Bruxelles - Paris - Chez Humblot à Paris rue Saint-Jacques, près Saint Yves, 1770

Voir aussi

Bibliographie

  • Dom Michel Germain, Matériaux du Monasticon Gallicanum, ms. Latin 11821 « Regalis abbatiæ S. Launomari Blesensis topographia »

Articles connexes

Liens externes

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